5 Astuces pour calmer les moments chauds en couple
« Rester calme et surtout ne pas surenchérir. »
Si par malheur la taxe d’habitation arrive sans qu’elle ait été prévue, Nadine voit rouge. Un seul responsable à ses yeux : son mari qui n’a pas anticipé les dépenses… Pour lui, quand cela éclate, un seul mot d’ordre : « Tout doux ».
1. Calmer le jeu
Le mari de Nadine connaît bien l’histoire familiale de sa femme. Il a donc une forte aptitude à garder son calme en cas de crise. « Quand je vois l’état de ma femme, confie-t-il, cela ne sert à rien d’en rajouter. »
L’expérience a d’ailleurs prouvé à Bernard que, face à une femme angoissée, tenter de se justifier ne mène à rien : « Au début de notre mariage, expliquet-il, lorsque ma femme me faisait des reproches infondés, je medéfendais. Maintenant que je sais comment elle fonctionne, j’essaie de relativiser et de ne pas lui en vouloir. »
Blandine sait ce que sont les reproches, car elle en a souvent fait à son mari qu’elle trouvait trop dépensier. Mais, après quelques années de vie commune, elle a compris qu’il était préférable d’en faire l’économie en cas de dispute.
« Au lieu de m’énerver et d’en vouloir à mon mari, ce qui ne fait qu’envenimer les choses, je mets en avant le fait que je suis inquiète, confie-t-elle. Je lui dis ce que je ressens et il est plus enclin à m’écouter. »
2. Se montrer réceptif aux peurs de l’autre
S’il y a bien une chose qui met Blandine hors d’elle, c’est la manière dont son mari balaie ses angoisses d’un revers de la main. C’est le fameux : « Ne t’inquiète pas, ça va aller. » Perrine, elle, a droit à la variante : « Ne t’inquiète pas, ça va passer. » Rien de plus énervant que ce genre de phrase lorsque l’on se trouve au comble de l’angoisse.
Le mari de Blandine a d’ailleurs fini par le comprendre : « Je crois que Blandine attend de moi que je serve de paratonnerre pour la question de l’argent. Je m’efforce donc de davantage prendre en compte ses peurs.
Et lorsqu’elle est angoissée, poursuit-il, je la rassure. Mais je ne dis plus “tout va très bien, madame la marquise”, je lui montre que je suis impliqué. Savoir que j’ai pris rendez-vous chez le banquier ou que j’ai l’intention de faire les comptes suffit à lui montrer que la situation est sous contrôle. »
3. Avoir un regard objectif sur les événements
Lors d’une dispute – qui l’ignore ? –, on a vite fait de s’emporter et de déplacer le débat. Une simple question à propos du paiement des impôts peut rapidement dégénérer en règlement de comptes entre conjoints.
Pour ne pas en arriver là, mieux vaut ne s’en tenir qu’aux faits. Bernard l’a très vite compris. Pour canaliser son épouse, il préfère passer outre sa colère et ne s’intéresser qu’au courrier coupable : « Je demande immédiatement à ma femme de me montrer la fameuse facture. Au lieu de la rassurer dans le vide, je m’intéresse au document qui pose problème et j’essaie de comprendre pourquoi on n’avait pas anticipé la dépense. »
Cette tactique, qui consiste à prendre du recul, permet d’enlever aux situations de conflits leur part affective. Elle se montre également fort utile pour parer les accusations injustifiées : « Lorsque mon conjoint m’accuse de trop dépenser, confie Sophie, nous épluchons les relevés de comptes ensemble pour lui montrer que je suis de bonne foi. »
Cela marche aussi pour la situation inverse : « Pour faire comprendre à Armand que l’on n’a pas les moyens de dépenser à tort et à travers, explique Perrine, je lui montre les comptes noir sur blanc, et je m’efforce d’être précise, en comparant nos revenus à nos dépenses… Je n’oublie pas l’abonnement au vidéoclub et la consommation de cigarettes. Ce sont ces petits riens, mis bout à bout, qui finissent par compter. »
Pour Paul, le défi consiste au contraire à encourager sa femme… à la dépense ! Il use aussi de l’argument imparable du relevé de compte pour lui montrer que le feu est vert : « Je lui fais souvent remarquer que ses achats n’ont pas mis en péril notre équilibre financier. Cela vaut tous les grands discours. »
4. Les pieds sur la terre !
Camille est au bord de la crise de nerfs lorsque son mari émet l’hypothèse qu’elle puisse trop dépenser. Son mari doit d’ailleurs le savoir puisque, pour le moment, il ne s’est jamais réellement risqué à faire une remarque.
Ce qui n’empêche pas Camille d’être très susceptible à ce sujet : « Non seulement je fais toutes les courses, lance-t-elle, mais je me sens obligée de me justifier… Comme si cela m’amusait de passer à la caisse ! »
En cas de pression trop forte, la jeune femme est prête à user d’un argument de taille : « Je lui dis qu’il n’a qu’à aller faire les courses s’il n’est pas content ! s’exclame-t-elle. Il n’a aucune idée des prix.
Il m’est d’ailleurs arrivé de l’envoyer acheter une paire de chaussures pour un enfant pour qu’il se frotte un peu à la réalité. » Pour ramener son mari sur terre, Camille n’hésite pas non plus à avoir recours à quelques comparaisons : « En mesurant notre train de vie à celui de gens qui ont sensiblement le même, je lui fais comprendre qu’il n’est pas si débridé qu’il veut le croire. »
Elle explique : « Nous devions acheter une médaille pour le baptême de l’un de ses filleuls. J’ai cru qu’il allait s’étouffer lorsque je lui ai annoncé le prix qu’elle avait coûté. Pour l’aider à comprendre, je suis allée chercher la médaille de ma fille, beaucoup plus grosse que celle que j’avais achetée et lui ai dit : “Voici ce que l’on a offert à notre fille, et voilà ce que, nous, nous offrons.” »
5. Pas de disputes devant les enfants!
S’il est une règle qui met tout le monde d’accord, c’est bien celle-ci : les disputes, et plus encore lorsqu’elles concernent les questions d’argent, sont à éviter devant les enfants.
« Ce genre de discussion a des chances de dégénérer, résume Perrine, il est donc préférable de ne pas en faire profiter les enfants. » Pour Nadine, il s’agit aussi de leur épargner des angoisses : « Je ne veux pas qu’ils s’imaginent qu’ils ne pourront plus mettre de Nutella® sur leurs tartines le matin. »
En cas de dérapage incontrôlé, son mari est d’ailleurs prêt à couper court : « Lorsque ma femme évoque ses angoisses devant les enfants, j’arrête immédiatement la discussion en lui expliquant que ce n’est pas le bon moment ».
Pourtant, cela ne veut pas dire que la question de l’argent ne concerne pas les enfants ! Bernard est tombé de haut lorsqu’il a découvert que cette question pouvait donner matière à discussion : « Je n’avais jamais entendu mes parents parler d’argent, et je le regrette, car je n’y étais pas préparé. Je ne pensais pas que ce sujet revenait si souvent sur le tapis. C’est pour cette raison que nous tenons à dire aux enfants que l’on fait un budget et que nous en discutons leur mère et moi régulièrement, pour leur montrer que les adultes font ce genre de choses. »
Encore faut-il être d’accord sur le message à faire passer aux enfants… Mais à ce sujet, les couples semblent tous tenir le même discours : « Avec les enfants, nous faisons la synthèse des deux éducations que nous avons reçues », résume Paul.
Ainsi, lorsque les enfants de Caroline et Jean réclament un troisième tour de manège, Jean répond : « Non, cela coûte trop cher », et Caroline ajoute : « Nous avions dit deux tours, c’est deux tours. Même si j’avais les moyens de t’en offrir quinze, je ne le ferais pas. »
« Finalement, reconnaît la jeune femme, nos deux conceptions différentes de l’argent se contrebalancent et nous arrivons à donner à nos enfants un rapport assez sain à l’argent. »
